Le Hangar 23 Collège Boieldieu /
Rouen
2014 / Mars 6ème A / Philippe Duval et Aurélie Vard

A.I.M.E

correspondance1

La classe imaginaire

correspondance2

Mot des enfants Témoignage des élèves de 6e A

Ce que nous avons aimé dans le spectacle « En classe ! »
Nous avons vu la classe sous un autre visage, elle était transformée !
Nous étions beaucoup plus actifs que d’habitude, nous avions le droit de bouger, de marcher, ce qui n’est pas possible en classe. Certaines actions comme taper sur le tableau ou les murs seraient tout à fait impossibles en temps normal, c’est pourquoi il était très amusant de pouvoir le faire !
L’utilisation du casque est une très bonne idée, elle nous a permis de rester concentrés et de ne pas être gênés par les autres. La voix était agréable et la musique très relaxante.
C’était très amusant de construire l’abri avec la rubalise, chacun a pu participer à sa construction et ainsi décorer la classe. Et surtout, pouvoir se reposer dessous à la fin du spectacle est ce que la majorité d’entre nous ont préféré !
Certains d’entre nous ont ressenti le spectacle comme un moment de détente et de tranquillité, ce qui nous donne envie par la suite de retrouver cette ambiance en classe en étant plus sages.
Des élèves regrettent que ce type de spectacle n’ait pas lieu plus souvent, ils sont près à recommencer ! D’autres n’ont pas du tout aimé et affirment n’avoir rien compris à ce qu’ils ont réalisé.

Ce qui ne nous a pas plu dans le spectacle
Nous n’avons pas aimé certaines actions à réaliser : devoir s’allonger sur le sol, frapper sur le tableau ou sur le mur.
Le casque était un peu gênant, l’utilisation d’oreillettes conviendrait mieux.
La voix dans le casque donnait trop d’ordres, le ton de la voix était trop monocorde, le son dans le casque était selon certains trop fort ou trop faible.
Le spectacle n’a pas intégré d’éléments de notre classe rêvée dont nous avions fait part lors de la correspondance n°1.


Ce que nous avons compris du spectacle et ce qu’il nous a appris
Grâce à ce spectacle nous avons construit quelque chose tous ensemble : l’abri. Cet abri ressemble à différentes choses selon les élèves : une cabane, un chapiteau, une tente, un arbre, la cabane sur la plage de Margot dans la correspondance n°1.
L’utilisation du casque nous a permis de communiquer entre nous par d’autres moyens. Habituellement on parle, là, il fallait s’exprimer par des gestes ou par le regard, donc sans faire de bruit.

Mot de l’enseignant Témoignage d’un professeur des 6e A et 6e B Philippe Duval et Aurélie Vard

Etrange expérience que celle de ce spectacle participatif !
En tant qu’animateur et guide exclusif de la classe en temps ordinaire, le professeur devient dans un premier temps observateur…, observateur des mouvements et actions de ses élèves qui sont désormais guidés par le biais d’un casque qui les coupe du monde extérieur, des sources de distractions habituelles de la classe.
Guidée moi-même par la voix diffusée dans un casque et accompagnée de musique, je fus invitée à voir mes élèves autrement : de dos en étant placée au centre de la classe, parmi les élèves, puis, de biais en restant en retrait adossée à l’un des murs de cette classe qui peu à peu se transforma…
Sans que je n’y prenne aucune part, les élèves assis sur leurs chaises accomplirent d’abord des gestes, tout à fait énigmatiques pour moi, avec leurs bras et leurs mains, puis ils se levèrent et évoluèrent dans la classe par groupes, guidés par des instructions bien différentes des miennes : de petits groupes se formèrent, groupes d’élèves invités à suivre ensemble (du doigt, du coude, du nez ou de tout autre partie du corps.. !) un trajet imaginaire matérialisé sur le tableau par un ruban adhésif jaune vif, à frapper le tableau, à se regrouper dans un coin de la classe en se serrant les uns contre les autres (action bien difficile pour certains… !) enfin, à effectuer des gestes et des déplacements tout à faits inhabituels - -et proscrits !- en temps ordinaire ou encore à devenir eux aussi observateurs des autres élèves en mouvement.
Dans un second temps, à l’aide d’un mât surmonté d’une sorte de cerceau et placé au centre de la classe et en employant des rouleaux de rubalise (ruban de signalisation employés sur les routes, les chantiers, dans les festivals…), nous fûmes invités à créer ensemble une « sculpture » partant du centre de la classe vers chacun de ses côtés.
Chaque élève me transmettait plusieurs fois un rouleau de rubalise que je faisais passer dans le cerceau avant de lui rendre pour qu’il l’enroule au pied d’une table : mouvement incessant d’allers et retours comme symbole de cet échange de savoirs qui se produit au quotidien dans une classe entre professeur et élèves.
Au final, un gigantesque « abri » était apparu, un abri construit ensemble qui avait métamorphosé la classe et sous lequel les enfants s’allongèrent pour se reposer quelques instants la tête appuyée sur un moelleux coussin…
Tous les élèves ont été surpris et déconcertés par cette expérience. Certains l’ont aimée pleinement ou partiellement, d’autres pas du tout ! Peut-être parce qu’elle faisait appel à ce qui n’est que très peu sollicité dans une salle de classe : l’expression corporelle individuelle et collective. Quant à lui donner du sens, lui attribuer une symbolique, ce n’était pas évident…
Les deux textes qui suivent sont les réactions et sentiments des élèves suite au spectacle. Comme je l’ai dit, les réactions furent très diverses et souvent opposées et les considérations des élèves portèrent à la fois sur le spectacle lui-même mais aussi sa réalisation technique ! Les enfants ne prennent pas de pincettes dans ce cas-là, les critiques peuvent être très virulentes… ! Nous avons donc choisi une forme permettant à chacun d’exprimer son ressenti, positif ou négatif, et je les ai conduits ensuite à tenter d’interpréter, de donner du sens aux actions que nous avions été conduits à mener lors du spectacle. Maintenant, laissons-leur la parole !